Le 5 mai s’est tenu le vernissage de l’exposition “Miroir d’âmes“, portée par la Régie de Quartier Habiter Bacalan, en collaboration avec le portraitiste Ken Wong-Youk-Hong et le studio de création Octave Sonore. Ce projet artistique et profondément humain a rassemblé une centaine de personnes venues découvrir les visages et les voix de 15 femmes et hommes en parcours dans notre chantier d’insertion.
Une exposition engagée
Hélène CAZALIS, directrice de la Régie de Quartier, a ouvert la soirée en rappelant l’intention forte de cette exposition : résister aux discours stigmatisants, mettre en lumière la richesse des trajectoires individuelles et célébrer la diversité comme une force. Parce que les différences culturelles sont d’une grande richesse, nous avons souhaité rendre hommage à celles et ceux qui se sont battus pour en arriver là et qui continuent de se battre chaque jour, pour un avenir meilleur.
À travers les portraits, l’exposition invite à voir au-delà des apparences, des prénoms, des métiers exercés, à comprendre les trajectoires, les ancrages, les ambitions. Leurs regards interpellent. Leurs récits bouleversent. Ils s’appellent Lutchia, Fardus Bile, Almez, Sid Ahmad, Yuliya, Tarik, Issouf, Djenabu, Abdellah, Mohamed, Elange, Ahmed, Labadi, Saleh. “Miroir d’âmes ” n’est pas seulement une exposition. C’est un geste politique.
L’art pour dénoncer et rassembler
Le portraitiste Ken Wong-Youk-Hong, fidèle à son engagement artistique et social, a livré un texte fort, porté à voix haute par une participante. Il y dénonce un pays qui “donne la mort à la liberté, à l’égalité, à la fraternité“, mais surtout, il y affirme qu’un autre chemin est possible. Un chemin de solidarité, de justice. Ses mots ont profondément marqué le public.
” Mon choix à moi, je vous le présente ce soir. Il est devant vous, en portraits, en barricades, en haie d’honneur, en ligne de luttes. “
Les salarié.es photographié.es étaient au cœur de la soirée. Certain.es ont pris la parole avec fierté, à l’image d’Elange “il faut que l’on croie en nous, que l’on fasse en sorte d’avancer. Mon but à moi c’est de voir les gens sourire, rire, pourquoi pas danser“.
Célia GABORIAU, chargée de projet Lien Social, a insisté sur les liens humains très forts qui se sont créés au cours de la préparation de l’exposition : “ce projet nous a permis de rencontrer autrement les personnes avec qui on travaille.“
Donner la parole à celles et ceux que l’on n’entend pas
Les participant.es se sont rassemblé.es dans la cour de la Cité Bleue pour découvrir l’exposition : 15 portraits en grand format, accompagnés de capsules sonores conçues comme des fragments de récits intimes pour prolonger le regard et faire raisonner la voix de celles et ceux que l’on n’entend jamais.
Tarik confie avec douceur : “Je suis bien ici, avec mes collègues de travail, avec mon entourage, c’est l’essentiel, je choisis l’amour.” Issouf nous raconte son rêve de famille et de voyages. Elange partage sa vision de la vie et du matérialisme “je suis né là où il n’y a pas la lumière mais j’ai toujours su qu’il allait se passer quelque chose dans ma vie […] quand tu fais ce que tu as à faire avec amour, ça paye, pas en argent mais en bien-être“. Saleh retrace son périple depuis l’Erythrée, traversant l’Ethiopie, le Soudan, la Libye, l’Italie avant d’arriver en France.
Ces voix, ces regards, ces histoires résonneront dans la cour de la Cité Bleue jusqu’au 18 mai.
Pour découvrir les portraits et capsules sonores : Exposition 2025 | Régie de Quartier – Habiter Bacalan






